L’empathie, composante de l’Intelligence Projective

Que nous apprennent les travaux d’Antonio DAMASIO ?

Comme nous l’avons vu dans les précédents articles, l’empathie, au même titre que l’agentivité (Albert BANDURA) et que le cerveau projectif (Alain BERTHOZ), est une des trois composantes essentielles de l’Intelligence Projective.

Définie comme étant la capacité d’un individu à se mettre à la place de l’autre, l’empathie, selon Antonio DAMASIO, possède une fonction motivationnelle.

DAMASIO  démontre l’importance de l’émotion dans ses deux ouvrages : « L’erreur de Descartes » et « Spinoza avait raison ». Dans ses deux ouvrages l’émotion apparait avant la pensée, comme premier moteur, comme déclencheur de l’action et du mouvement.

Lorsque la pulsion émotionnelle n’envahit pas l’individu mais qu’elle est contrôlée, elle devient alors du sentiment (dans un sens positif). La prise de décision peut alors être rationnelle.

En revanche,  si la pulsion émotionnelle est trop forte,  elle vient s’imposer au cerveau néocortex et limite les facultés de raisonnement.  Ce risque potentiel  se traduit pour l’individu par un état inscrit dans les symptômes relatifs aux risques psycho-sociaux.

Les travaux de Jacques FRADIN sur le stress confirment  ce constat : un même évènement va faire réagir différemment deux personnes en fonction des souvenirs premiers que son cerveau a emmagasinés et qui le rassurent ou l’inquiètent.

Dans le cadre de l’intelligence projective, la notion d’empathie est un des fondements de la motivation individuelle.

Sachant que tout individu évolue en fonction du collectif auquel il choisit d’appartenir, il est utile de comprendre son choix.

Ce choix d’un collectif (entreprise, association…) se fonde, selon Damasio, sur ce que nous pourrions appeler «  un plus petit dénominateur commun empathique ». L’individu choisit  un collectif avec lequel il partage un ensemble de valeurs communes.

Les  entreprises peuvent accompagner ce partage empathique lorsqu’elles écrivent leurs valeurs partagées («Travailler ensemble »), des fiches de postes (« Territoire ») qui comportent des éléments significatifs d’un état d’esprit commun comme « être force de proposition » ou « service oriented » …

Il est également important de noter  que la définition d’un projet stratégique d’entreprise est porteur d’une plus ou moins grande charge empathique et donc d’une plus ou moins grande capacité à motiver les équipes.

Par exemple,  un « objectif de croissance de 20% » sera bien moins efficace qu’un objectif de « leader du marché  reconnu pour son professionnalisme ».

Nous constatons alors qu’en intelligence projective  l’empathie devient « une théorie du choix » :

> « Oui j’adhère » car c’est conforme à mes valeurs

> « Non je n’adhère pas » car  ce n’est pas conforme à mes valeurs

> « Oui mais à telles conditions…. »

 C’est ensuite l’exercice d’une communication, d’une discussion, d’une négociation qui fonde la solidité du vivre ensemble….

 

 

Jean-Louis FERREINAnne-Laure COURBOT

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